Quelles perspectives
pour la mobilité du travail dans lUEM ?
Depuis le 1er janvier 1999, la création dune Union Monétaire en Europe modifie profondément pour les États concernés les conditions dexercice des politiques économiques. Ainsi, daucuns considèrent que la perte du levier monétaire - conféré à la Banque Centrale Européenne - et du taux de change - comme variable dajustement - saccompagne de facto dune perte dautonomie des politiques budgétaires et fiscales nationales. Dans ces conditions, certains souhaiteraient que la mobilité de la main
d’œuvre et la flexibilité des prix et des salaires à lintérieur de la zone euro permettent dabsorber des chocs éventuels sur les économies des pays membres.
Deux phénomènes auraient pu laisser présager une augmentation de la mobilité intra-européenne des travailleurs. Il sagit, tout dabord, de laccroissement considérable des flux dinvestissement direct à létranger depuis une dizaine dannée. En France, ce flux a doublé en une décennie1. Il sagit, ensuite, du processus de construction européenne. Dans le traité de Rome, la libre circulation des personnes saffirme comme un corollaire obligé de la libre circulation des biens et services.
Pourtant, la mobilité intra-communautaire ne semble pas très dynamique : seulement 2% de la population active exercerait ou aurait exercé une activité dans un autre État membre que son pays dorigine2 .
Dune part, ce constat montre du doigt la faiblesse de la zone euro, cest-à-dire sa non optimalité (I). Dautre part, il permet dintroduire les grandes questions politiques qui se posent en Europe (II).
I) Au regard de la théorie de Mundell, labsence de mobilité de la main
d’œuvre en Europe pose un problème économique certain.
On définit une zone monétaire optimale comme un espace économique qui a intérêt à construire un système de change fixe ou à posséder une monnaie unique plutôt que de multiples monnaies entretenant des taux de change variables3 (A).
Dans ces conditions, la création dune Union économique et monétaire, comme en Europe, implique que lon sache si les pays européens forment une zone monétaire optimale (B).
A - La démarche théorique de Mundell
Plusieurs critères sont retenus par lanalyse économique pour définir une zone monétaire optimale : la mobilité des facteurs4 , le degré douverture des pays qui participent à la zone5 , le degré de diversification du tissu productif des pays6 et les préférences homogènes7. Le premier critère seul retiendra notre attention.
Pour Mundell, un groupe de pays a intérêt à participer à un système de change fixe si la mobilité des facteurs à lintérieur de la zone quils constituent est plus forte quà lextérieur. Dans ce cas, si les prix et les salaires ne sont pas parfaitement flexibles, la mobilité des facteurs, et plus particulièrement celle du facteur travail, peut constituer un substitut à la flexibilité des taux de change pour résorber le chômage dans un pays touché par un choc asymétrique8 .
Mundell développe un cas de figure dans lequel sont considérés deux pays (1 et 2) qui décident de former une Union monétaire. On suppose que, pour une raison exogène, la demande du pays 1 se tourne vers les produits du pays 2.
La mobilité de la main d’œuvre est indispensable si les prix et les salaires sont rigides. En effet, on observe un sous-emploi dans le pays 1, une augmentation du chômage et un déficit extérieur. A linverse, le pays 2 verra sa position saméliorer : ses capacités de production sont utilisées de façon plus efficace, le taux de chômage diminue et il peut dégager un excédent extérieur9. Aussi léquilibre macroéconomique ne pourra-t-il être rétabli sans variation du taux de change entre les deux monnaies que si les facteurs de production sont suffisamment mobiles pour se déplacer du pays 1 vers le pays 2. Dans ce cas, les migrations de travailleurs de 1 vers 2 permettront de diminuer lexcès doffre de travail dans le pays 1 et donc dy réduire le chômage. Elles permettront, en outre, de contenir les pressions à la hausse sur les salaires dans le pays 2 du fait de la réduction de lexcès de demande de travail.
Enfin, sil y a rigidité des marchés du travail, les deux pays résoudront le problème dajustement de façon beaucoup plus délicate. Il sagirait pour les autorités du pays 2 daugmenter leur taux dimposition de façon à réduire lexcès de demande domestique. Les revenus des impôts seraient transférés vers le pays 1, où ils seraient dépensés. Le pays 1 conserverait un déficit mais qui serait financé par le pays 2. Cependant, ce type de solution pose des problèmes lorsquil sagit de les appliquer à des États souverains10 . Mais il est couramment utilisé entre les différentes régions dun même État, ou entre différents États fédérés11 .
En résumé, Mundell considère quune Union Monétaire entre deux pays est optimale si les chocs asymétriques sont rares et de faibles ampleur et si les marchés de travail sont assez flexibles. A ce niveau danalyse, on serait tenté de conclure que lUnion Européenne ne constitue pas une Zone Monétaire Optimale et que lUnion Économique et Monétaire nest pas une bonne solution pour ses États membres.
B - Les observations empiriques
Les observations empiriques et les études menées par les économistes en viennent à une même conclusion : lEurope est en retard pour la mobilité12 . De Grauwe et Vanhaverbeke, par exemple, ont mis en lumière une mobilité inter-régionale de la main
d’œuvre comparativement beaucoup plus élevée au nord de lEurope (Allemagne, France, Royaume Uni) que dans les pays du Sud13 (Espagne, Italie).
Les chiffres parlent deux même : en 1998, seul le Luxembourg, pays négligeable car de taille réduite, comptait 30% de ressortissants communautaires dans sa population totale. Le pays qui se classe immédiatement après, la Belgique, nen compte plus que 4,7 % ! En bas de léchelle, on trouve, logiquement, les pays les plus pauvres : lItalie (0,1%), la Grèce (0,2%), le Portugal (0,3%) et lEspagne (0,3%). Quant à la France, traditionnelle terre daccueil, sa position est très légèrement supérieure à la médiane puisquelle compte 2% de ressortissants communautaires dans sa population totale, ce qui représente 33,8% de sa population étrangère totale.
Il ressort dune autre étude14 que les mouvements migratoires ne sont déterminés par les seules questions économiques. Ainsi, quelques relations privilégiées - entre la Suède et la Finlande, lAutriche et lAllemagne, la France et le Portugal - peuvent aussi sexpliquer par des raisons culturelles, linguistiques et géographiques.
En 1997, sur 100 ressortissants communautaires qui entraient en Suède, 39,7% venaient de Finlande. Inversement, en Finlande, 48,3% des ressortissants communautaires étaient Suédois. En Autriche, pour la même année, 51% des ressortissants étaient Allemands. Enfin, une forte relation sobserve entre la France et le Portugal dans la mesure où 36,4% des ressortissants communautaires entrant en France étaient Portugais.
Si la mobilité de la main d’œuvre était parfaite, économiquement parlant, de telles relations privilégiées ne verraient pas le jour. Les migrants ne rechercheraient que la prospérité économique, la quantité demploi disponible, et naccorderaient que peu dimportance aux questions linguistiques, culturelles, géographiques, voire historiques.
Ces chiffres font penser à ceux relatifs aux questions de citoyenneté européenne. De nombreuses études montrent que la citoyenneté européenne nexiste pas dans la réalité. En effet, depuis le traité de Maastricht, les ressortissants communautaires ont le droit de voter aux élections locales et européennes dans les pays daccueil de lUnion. Or, ce droit de vote est très faiblement exercé. Cela nous fera dire que les régions, en Europe, restent des cellules naturelles de travail et que les nations continuent à jouer un rôle identitaire important, un cadre dexpression de la démocratie. A ce sujet, lUnion européenne na rien à voir avec les
États-Unis.
En matière de mobilité, par exemple, le retard européen est net par rapport au continent américain. La mobilité y joue un rôle très important. Pour sen convaincre, il suffit de reprendre létude, très parlante, de Blanchard et Katz qui ont cherché à savoir comment les États américains sajustent à un choc adverse sur lemploi. En raisonnant en nombre de travailleurs, ils estiment quun choc non entretenu de -1 sur la demande du travail se traduit dès la première année par une aggravation du chômage de 0,3, une diminution du taux dactivité de 0,05 et une émigration nette de 0,65. Au bout de sept ans, le choc initial a été entièrement absorbé par lémigration nette, les taux de chômage et dactivité étant retenus à leur niveau antérieur au choc. La mobilité de la main
d’œuvre jouerait donc un rôle fondamental dans la résorption des déséquilibres sur le marché du travail aux Etats-Unis15 .
En prolongeant cette approche, Decressin et Fatas16 ont montré quen Europe, lajustement passerait par une variation du taux dactivité. Ces deux auteurs ont vérifié, par ailleurs, que le faible rôle des migrations en Europe nest pas seulement lié aux barrières linguistiques et culturelles, mais quil prévaut aussi à lintérieur des frontières nationales.
Ceci étant, il nest pas possible dimaginer une Union monétaire dans laquelle lemploi deviendrait la seule variable dajustement. Sil est certain que, dans une échelle de valeur anglo-saxonne, le chômage est un mal absolu et quen Europe, il est préféré aux grandes migrations, on ne peut concevoir une Union durable sans révoltes populaires. En cas de récession, de chocs asymétriques prolongés, la situation politique dans certains pays ne sera plus tenable. Le risque déclatement pourra alors être grand.
Ainsi, la question économique de la mobilité de la main d’œuvre
ne va pas sans poser de grandes questions politiques.
II) De la capacité des États membres à relever le défi économique de la non optimalité de la zone euro dépendra la réussite dune Union politique.
Si la libre circulation des personnes, qui constituait lun des objectifs premiers de la Communauté, est une réussite en matière de déplacements à court terme, elle est loin de lêtre en matière de déplacements à long terme. Autrement dit, la réussite touristique nest ni économique ni politique.
Aussi le problème de la non optimalité de la zone euro continue-t-il de se poser. Seules de grandes réformes, révélant une réelle volonté de vivre ensemble au niveau continental, pourront venir au secours de la zone euro.
Deux grands domaines de réformes nous semblent envisageables. En effet, soit on considère que la mobilité de la main
d’œuvre est un remède efficace et que lhomme doit aller chercher le travail là où il se trouve, soit on imagine un système dynamique grâce auquel le travail reviendrait à lhomme. En dautres termes, il sagit soit de concentrer les efforts politiques au niveau des obstacles à une mobilité accrue (A), soit de mettre en oeuvre un système de redistribution, un fédéralisme budgétaire qui rendrait plus supportable les chocs asymétriques (B).
A - Des réformes pour améliorer la mobilité internationale du travail
Les obstacles institutionnels ne sont pas insurmontables. Pour preuve, en matière de régime social, le règlement CEE n°1612/68 qui instaure formellement la libre circulation de la main
d’œuvre a été complété par le règlement (CEE) n°1408/71, qui garantit légalité de la couverture entre les ressortissants du pays et les étrangers citoyens de la CEE17.
Dautres efforts sont à faire.
Tout dabord, en matière de régime fiscal des travailleurs transfrontaliers, qui sont soumis à deux régimes fiscaux - celui du pays de résidence et celui du pays demploi -, la logique voudrait que lon retienne le pays de résidence comme le pays de taxation.
Dans la fonction publique, ensuite, la Commission sefforce de limiter la logique de préférence nationale en la confinant à lexercice des pouvoirs souverains.
En matière de qualification professionnelle, enfin, de plus grands efforts devraient être faits pour une reconnaissance mutuelle à léchelle européenne du plus grand nombre possible de qualifications.
En ce qui concerne la situation française, un rapport adopté par lAssemblée générale de la Chambre de Commerce et dIndustrie de Paris18 fait un constat et propose des solutions. Il estime que, vecteur dinternationalisation des entreprises françaises, lexpatriation nest pas toujours utilisée par ces dernières, soit par manque dinformation, soit par manque de souplesse du dispositif et, toujours, du fait des problèmes logistiques quelle pose aux petites structures. Pour relancer la mobilité internationale du travail, le rapport propose plusieurs actions pour faire évoluer les mentalités. Parmi les mesures phare préconisées, on en relèvera quelques-unes. Pour faciliter les flux dimpatriation, il est conseillé dattirer un plus grand nombre détudiants étrangers dans les écoles et les universités françaises et dadapter les dispositions applicables aux salariés impatriés19. Inversement, pour encourager lexpatriation des jeunes diplômés, le rapport suggère, entre autre, de maintenir lexemption de sécurité sociale pour les entreprises expatriant des jeunes et de rendre compatibles et plus homogènes les formations de lenseignement supérieur français avec celles dispensées dans les autres pays. Enfin, des mesures sont proposées pour renforcer les dispositions en matière sociale comme loctroie dune exonération des charges patronales, même limitée dans le temps, pour faciliter la réinsertion, au siège de lentreprise, des expatriés à leur retour.
Certes, la plupart des mesures préconisées sadressent à des personnes qui travaillent20 . Ceci étant, on ne peut contester le fait que ces mesures permettraient un changement de mentalité professionnelle et favoriseraient le réflexe migration en période de chômage.
Cependant, les procédures dharmonisation restent lentes et que le fort degré de protection sociale21 qui prévaut dans de nombreux États de la Communauté pourrait limiter la mobilité. Au final, certains avancent que le rééquilibrage régional devrait passer par la voie des mouvements de capitaux. En effet, ceux-ci pourraient désormais se substituer à la mobilité du facteur travail, à condition toutefois que la flexibilité des salaires soit suffisante pour rendre attractive les régions déprimées.
Mais, là encore, les difficultés restent nombreuses dans la mesure où des tests empiriques sur la flexibilité des salaires donnent des résultats différents selon les pays22 . Les marchés du travail italien et allemand sont caractérisés par une réponse rapide et relativement importante des salaires aux fluctuations économiques. A lopposé, au Royaume Uni, au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède, les salaires sont marqués par une grande inertie. Dans ces pays, lévolution du taux de chômage na pas dimpact statistiquement significatif sur lévolution des salaires ; en particulier, la baisse du chômage ne saccompagne pas dune hausse du salaire moyen23 .
Ainsi, on le voit, la mise en place de réformes visant à encourager la mobilité du travail peut savérer extrêmement complexe. Elle serait surtout motivée par des principes économiques très libéraux de flexibilité et de mobilité, principes que ne partagent pas toujours les principaux intéressés.
B - Des réformes motivées par une logique différente : le fédéralisme budgétaire européen.
Beaucoup de chiffres montrent que les potentiels migrants préfèrent rester chez eux. Ainsi, il est montré quen Allemagne, les salariés parcourent chaque jour des distances considérables pour se rendre à leur travail. Nombreux sont ceux
qui ont préféré conserver leur domicile en Allemagne de lEst après la réunification. Preuve, sil en était besoin, que lhomme est attaché à ses racines et quil subit, la plupart du temps, les migrations économiques que lui impose la conjoncture.
Le fédéralisme budgétaire est un mécanisme qui permettrait dattacher moins dimportance aux problèmes de mobilité du travail puisquil la rendrait moins nécessaire. En effet, un tel mécanisme permettrait une solidarité accrue entre régions aux conjonctures différentes ; il atténuerait les effets liés à la récession dun côté (chômage) et ceux liés à une forte croissance de lautre (inflation).
Dune manière générale, faire confiance à la mobilité du travail, cest accepter le libéralisme poussé jusquà son paroxysme, lhomme perdant sa liberté de sétablire où il le souhaite. Espérer le fédéralisme budgétaire européen, cest montrer son attachement à laménagement du territoire. Cest le rétablissement de la primauté du politique sur léconomique.
Aux États-Unis, des chocs affectent les États de manière différenciée, notamment lorsque leurs spécialisations se développent. Selon une Étude de la Banque Fédérale de réserve de Boston24 , cinq ou six grandes régions constituent des zones monétaires optimales à lintérieur même des Etats-Unis25. Pourtant, bien que nétant pas une zone monétaire optimale, les
États-Unis ont pu conserver une seule monnaie depuis plus dun siècle. Sils ont pu le faire sans trop de dommage, cest surtout parce quils ont bénéficié de mécanismes compensatoires de redistribution fiscale. La mobilité de la main
d’œuvre arrive en deuxième position.
Les transferts quasi automatiques induits par limpôt fédéral servent en quelque sorte dassurance aux États membres en redistribuant les recettes provenant des États prospères vers les États les moins favorisés par la conjoncture. Sala-i-Martin et Sachs26 chiffrent lampleur de ce mécanisme. Ils trouvent quen moyenne, pour un dollar de revenu perdu, un État américain voit diminuer le prélèvement fiscal de 33 à 35 cents environ, tandis que les transferts fédéraux quil reçoit augmentent dune valeur comprise entre 2 et 5 cents, autour dune moyenne de 3 cents27 . Ce qui rend les chocs différentiels plus supportables pour chacun des États de lUnion.
Certes, la mobilité du travail joue un rôle dans la résorption des chocs régionaux. Mais il convient de ne pas perdre de vue que cest surtout lexistence dun système fiscal commun qui permet de maintenir un taux de change irrévocablement fixe entre plusieurs États qui ne constituent pas ensemble une zone monétaire optimale.
Pour linstant, il existe, en Europe, un prélèvement fiscal européen, mais son ampleur est négligeable. Selon le calcul des auteurs, une récession de un dollar dans un des pays de la CEE ne diminuera le prélèvement fiscal européen de ce pays que dun demi-cent en moyenne, contre trente-quatre aux
États-Unis.
Mais le fédéralisme budgétaire est-il possible ? Là est la question majeure. Le récent sommet de Nice a débouché sur un traité peu ambitieux, les grands choix sur la réforme des institutions ayant été esquivés ou reportés28 . Tous les commentaires se sont accordés à dire que les nations étaient les grandes gagnantes de ce sommet : les négociateurs belges ont tenu tête à la présidence française, lEspagne estime avoir bien tiré son épingle du jeu concernant son poids politique au Conseil européen et les fonds structurels... Il semble que les nations ont de beaux jours devant elles et que le Super État européen que certains appellent de leurs
vœux nest pas prêt de naître. Pourtant, comme le rappelle Jean-Jacques Rosa29 , on constatera rapidement, en cas de désaccord, la difficulté quil y a pour plusieurs États souverains de gérer en commun une seule monnaie30 .
Il y a un mécanisme menant aux réformes qui est implacable : il nous est imposé par la non-optimalité monétaire de la zone euro. Soit les réformes seront inspirées des principes de flexibilité et de mobilité, soit des principes de péréquation et de redistribution. Il parait plus que difficile de mener les deux de front.
La situation est telle quon ne savance pas beaucoup en affirmant que la réussite dune Union politique dépendra de la capacité des États membres à relever le défi économique de la non optimalité de la zone euro.
Quoi quil en soit, on comprend mieux pourquoi, aux États-Unis, le processus de centralisation monétaire ne sest produit que lentement et tardivement31 . Ce qui montre à la fois une certaine prudence des autorités monétaires et la difficulté probable de la tâche unificatrice... Les bâtisseurs du projet monétaire européen auraient gagné à sinspirer de cette méthode.
Bibliographie
BLANCHARD (O.) et KATZ (L.) - Regional evolution, Brookings Papers on Economic Activity, n°1, 1992
CHAMBRE DE COMMERCE ET DINDUSTRIE DE PARIS - Pour une amélioration de la mobilité internationale du travail : encourager les flux dexpatriation et dimpatriation. Rapport présenté par Madame
Élisabeth Hervier au nom de la Commission du Commerce International et adopté par lAssemblée Générale du 15 avril 1999
KAUFFMANN (P.) - LEuro, Paris, Dunod, 1997
MANTEL (S.) - Quelles perspectives pour la mobilité du travail dans lUEM ? in Économie et Statistique n°262-263, 1993. PP. 111 à 121.
McKINNON (R-I.) - Optimum currency areas (1963), in American Economic Review, 53
MUNDELL (R.) - A theory of optimum currency areas (1961), in American Economic Review, 51, pp. 657-65
MUNDELL (R.) et SWOBODA (A.) - Monetary Problems of the international economy, Chicago University Press
OCDE - Les grandes tendances des migrations internationales, 2001
ROSA (JJ) - Volte-face en série in Le Figaro Économie du 14 janvier 2000, Page XI
Notes
1 Pour 1997, le montant des flux dinvestissement direct français à létranger sélevait à 182 milliards de francs.
2 Source : Europe. Relevé par le rapport CHAMBRE DE COMMERCE ET DINDUSTRIE DE PARIS - Pour une amélioration de la mobilité internationale du travail : encourager les flux dexpatriation et dimpatriation. Rapport présenté par Madame Élisabeth Hervier au nom de la Commission du Commerce International et adopté par lAssemblée Générale du 15 avril 1999. Page 6
3 KAUFFMANN (P.) - LEuro ; Paris, Dunod, 1997. Page 24.
4 MUNDELL (R.) - A theory of optimum currency areas (1961), in American Economic Review, 51, pp. 657-65
5 McKINNON (R-I.) - Optimum currency areas (1963), in American Economic Review, 53.
Le degré douverture dune économie est mesuré par la proportion des biens dits échangeables dans la production totale de cette économie.
6 KENEN (P.) - The theory of optimum currency areas : an eclectic view (1969), dans MUNDELL (R.) et SWOBODA (A.) - Monetary Problems of the international economy, Chicago University Press.
7 Il sagit du critère doptimalité le plus récent développé entre autre par Cooper (1977) ou Kindleberger (1986). Pour ces auteurs, une Union Monétaire est avant tout un bien collectif qui suppose pour fonctionner que les objectifs de politique économique des différents gouvernements convergent, notamment en matière dinflation.
8 Un choc asymétrique est un choc dont les conséquences ne sont pas similaires dans tous les États membres et qui est donc susceptible dappeler des réponses différentes. Simuler un choc asymétrique permet de déterminer si la flexibilité est suffisante pour constituer une source dajustement susceptible de compenser la perte dautonomie des politiques conjoncturelles.
9 Si loffre est insuffisante dans le pays 2 pour faire face au surcroît de demande, il peut se développer des tensions inflationnistes.
10 Nous reviendrons à cette question par la suite
11 Aux États-Unis notamment
12 Généralement, quatre explications sont données : 1) Lexistence de barrières culturelles et linguistiques, 2) Lexistence de facteurs institutionnels liés à la reconnaissance des diplômes ou la transférabilité des droits sociaux quand on change de pays de résidence, 3) La situation de lemploi en Europe car la décision de migrer dépend à la fois de la situation dans le pays dorigine et dans celle du pays daccueil, 4) La convergence des économies européennes pendant les trente glorieuses en termes de revenu par habitant, ce qui réduit aujourdhui lincitation à migrer.
13 Selon les critères de Mundell, le fait que ces pays cumulent une mobilité particulièrement faible avec un retard de développement et des problèmes de convergence sinterprète comme une caractéristique préoccupante.
14 Eurostat, base de données New Cronos in OCDE- Les grandes tendances des migrations internationales, 2001, Page 35
15 BLANCHARD (O.) et KATZ (L.) - Regional evolution, Brookings Papers on Economic Activity, n°1, 1992. Dans ce papier, en extrapolant leurs résultats au cas de lUEM, Blanchard et Katz suggèrent que lajustement pourrait être plus complexe dans lEurope en Union monétaire, du fait dune mobilité du travail plus faible causée, selon eux, par des barrières linguistiques et culturelles.
16 Refs
17 Cf. annexe 1 sur le régime social actuel des expatriés.
18 CHAMBRE DE COMMERCE ET DINDUSTRIE DE PARIS - Pour une amélioration de la mobilité internationale du travail : encourager les flux dexpatriation et dimpatriation. Rapport présenté par Madame Élisabeth Hervier au nom de la Commission du Commerce International et adopté par lAssemblée Générale du 15 avril 1999.
19 Extension du régime dexonération des salariés des quartiers généraux aux impatriés, permis de séjour accordés de façon plus souple.
20 Pour le détail des suggestions, se reporter à lannexe 2.
21 Notamment en cas de chômage et en comparaison des États-Unis.
22 Pour tester la sensibilité des salaires aux tensions sur le marché, on peut estimer des équations de salaires, par exemple en fréquence trimestrielle, pour un échantillon de huit pays : Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Pays-bas, Suède, Danemark et Finlande. Ces estimations portent sur les années 90, juste avant la mise en place de leuro. Les équations de salaires sont dérivées du modèle WS popularisé par Layard, Nickel et Jackman. A court terme, les variations du taux de salaire sont reliées aux variations des prix à la production, de la productivité du travail, du rapport entre les prix à la consommation et à la production, et du taux de chômage. A plus log terme, le taux de salire est supposé parfaitement indexé sur la productivité apparente du travail et peut également être sensible au niveau de chômage. La vitesse à laquelle les effets de long terme se font sentir est un dernier paramètre du modèle. Afin de comparer la formation des salaires entre pays européens, les estimations ont été réalisées de manière simultanée dans tous les pays de léchantillon.
23 Cf. annexe 3
24 Refs
25 Lauteur de larticle, Geoffrey Tootell, Au regard de la divergence des conjonctures régionales, les zones monétaires analysées sont : le Far West (Californie, Oregon), le Sud-Est, les États agricole de la Farm Belt (Nord-Ouest), les États industriels du Midwest, les États atlantiques du Sud-Est et la Nouvelle Angleterre. Il est dailleurs intéressant de noter que la division du Système Fédéral de Réserve en onze districts bancaires correspond dassez près à ces zones optimales.
26 Refs
27 Au total, le revenu après fiscalité dun État en récession ne baisse plus que de 62 cents en moyenne pour tout dollar de production perdu.
28 Les résultats sont faibles : une nouvelle répartition des votes au Conseil compliquée, une Commission qui sannonce pléthorique, un passage au vote à la majorité qualifiée sur des sujets sans enjeux
29 ROSA (JJ) - Volte-face en série in Le Figaro Économie du 14 janvier 2000, Page XI
30 En effet, nous pouvons connaître un jour où les calendriers électoraux ne seront plus synchrones et où des chocs imprévus induiront une conjoncture en opposition de phase de part et dautre du Rhin. La politique monétaire unique savérera de nouveau inférieure aux gestions nationales sur-mesure et le besoin dun pouvoir central européen se fera sentir.
31 Le système de la réserve fédérale, la banque centrale des banques centrales, na été établi quà la veille de la Première Guerre Mondiale, soit plus dun siècle après la fondation de lUnion.